Gaza : une église orthodoxe touchée par un bombardement imputé à Israël

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Une paroisse grecque orthodoxe, située à Gaza, a été touchée par un bombardement dans la nuit de jeudi à vendredi. 16 chrétiens ont perdu la vie et 15 seraient encore sous les décombres, tandis qu’un bâtiment dans l’enceinte de l’église s’est totalement effondré.

Ce vendredi matin, l’Aide à l’Eglise en détresse (AED) a partagé sur X, le drame qui s’est déroulé cette nuit dans l’église Saint Porphyrios à Gaza. Cette église orthodoxe a été victime d'un tir de l'armée Israélienne qui a provoqué l'effondrement d'une partie du bâtiment. Selon ses partenaires sur place, “au moins 16 chrétiens ont été tués” et 15 seraient encore coincés sous les décombres.

De son côté, l’armée israélienne a reconnu avoir mené un raid aérien dans la zone dans le but de viser un centre de commandement du Hamas.

Dans un communiqué publié ce matin, le Patriarche orthodoxe de Jérusalem condamne les “frappes aériennes israéliennes qui ont frappé son église dans la ville de Gaza”.

Il précise que “prendre pour cible les églises et leurs institutions, ainsi que les refuges qu'elles fournissent pour protéger des citoyens innocents, en particulier les enfants et les femmes [...] constitue un crime de guerre qui ne peut être ignoré.” Le chef de l'Eglise orthodoxe de Jérusalem souligne qu'il “n'abandonnera pas son devoir religieux et humanitaire, enraciné dans ses valeurs chrétiennes, de fournir tout ce qui est nécessaire en temps de guerre comme en temps de paix”.

L'AED, s'unit avec le Patriarche grec orthodoxe et le Patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, pour demander "l’arrêt immédiat des bombardements des institutions humanitaires.”

“On vit ensemble, on meurt ensemble, en restant près de Jésus, près des églises.”

Malgré l’annonce de l’armée Israélienne, ordonnant aux populations gazaouies de se déplacer vers le sud, les chrétiens ont décidé de rester, "considérant que c’est plus sûr car la situation est de plus en plus délicate partout". Selon l'AED, ils seraient environ un millier à se rassembler et à s'entraider dans les églises de la ville. Portes Ouvertes de son côté estime qu'il reste aujourd'hui seulement 800 chrétiens. 

L’AED rappelle que depuis le début du conflit, “environ 400 personnes, principalement des chrétiens” ont trouvé refuge dans l’église Saint Porphyrios. Elle accueillait également de “nombreux habitants de Gaza”, dont des musulmans “venus trouver refuge dans les locaux de la paroisse”.

Les sœurs du Saint Rosaire de la paroisse catholique de la Sainte Famille à Gaza, ont également choisi de rester sur place, malgré l’ordre de l'armée, mais de “rester avec les populations” qui ne peuvent pas se déplacer.

Les sœurs ont déclaré à l’AED qu’elles n’avaient pas d’autres choix que de rester dans la paroisse. Malgré la situation actuelle dans le Nord, entre la destruction “de nombreux hôpitaux et le “besoin de médicaments”, elles ne veulent pas abandonner ceux qui n’ont plus rien.

« Les gens n’ont rien, pas même l’essentiel ; où irions-nous ? Mourir dans la rue ? Nous avons des personnes âgées ici, les sœurs de Mère Teresa sont aussi ici, avec des personnes lourdement handicapées et des personnes âgées. Où peuvent-elles aller ? Nous resterons avec elles. Priez pour nous, pour que cette folie prenne fin.”

Suite au bombardement, les chrétiens de l’église Saint Porphyrios sont partis se réfugier au sein de l'église de la Sainte famille à Gaza, située à seulement quelques centaines de mètres, bien qu’elle soit déjà “pleine à craquer”.

L’Aide à l’Eglise en Détresse a demandé “ à ses bienfaiteurs et amis de prier pour les victimes, les blessés et leurs familles”.

Mélanie Boukorras

Crédit image : Shutterstock / Anas-Mohammed (ville de Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza, le 10 octobre 2023) 

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